Les Copains 2010, les parcours
Nous sommes heureux de partager avec vous le blog de l'association sportive Espère Cyclo 46. Association fondée en 1983 par Alain BELBES avec quelques amoureux de la petite reine, pour certains toujours fidèles au club !
La plus célèbre cyclosportive des Pyrénées aura lieu le samedi 26 juin 2010 au départ de Tarascon sur Ariège.
Parcours de l'Ariégoise: 165 kms, D+:3102m, départ à 8h00.
Parcours de la Montagnole: 117 kms, D+: 2583m, départ à 8 h 30.
La troisième édition de l’Immortelle avait lieu le samedi 5 juin 2010 au départ de la bastide béarnaise de Bruges dans les Pyrénées Atlantiques (30 km au sud de Pau). L'Immortelle (nom béarnais de l’edelweiss) est une randonnée cycliste sans classement ni chronométrage dont l’objectif est de promouvoir les dons du sang et d’organes par la réalisation de défis personnels consistant à gravir entre deux et sept cols dans la journée.
La Lanterne y était accompagné d'Eric E et de Mathieu. Eric et moi étions arrivés la veille pour une studieuse veillée d'armes tandis que Mathieu en raison de contraintes professionnelles nous rejoignait le lendemain matin au prix d'un réveil plus que matinal et de trois heures de route. Gégé 82 lui était forfait en raison de problèmes dorsaux.
Arrivé à 7 heures à Bruges, nous pûmes accomplir les formalités d'usage et apprécier déjà la gentillesse et la convivialité de l'accueil qui allait nous être réservé tout au long de la journée. 250 cyclos comme nous avaient choisi de goûter à cette randonnée, dans une sérénité qui contraste avec les atmosphères de certains départs de cyclosportive que fréquente la Lanterne.
A 7 h 30, le trio espérois-st projet s'élançait. Dès le km 1, une petite mise en bouche était proposée avec le col De Tisné, petite côte en fait de 3km à 8% de moyenne, avec des parties très pentues. Puis, nous continuâmes vers Etchartes où le premier col optionnel s'offrait à nous. C'était le col des Spandelles, petite route pastorale de 10 kms à 8.5% moyenne. Le paysage est magnifique et sauvage par contre la pente est souvent raide, nous nous félicitons de commencer par celui-là. Nous croisons beaucoup de cyclistes partis encore plûs tôt que nous pour éviter la chaleur qui sera un des paramètres importants de la journée. Après un peu moins d'une heure d'effort, nous arrivons au sommet où deux sympathiques membres de l'organisation tamponnent notre carte de route et prennent le temps de nous photographier. La descente est prudente en raison de l'étroitesse et de l'état de la route. Une crevaison plus tard nous nous retrouvons de nouveau sur la route du Soulor.
En effet le Soulor, que nous avions grimpé l'an dernier dans le cadre de la sortie club, se dresse devant nous avec ses 12 kms à 7.6 %. La pente est régulière et nous en prenons plein les yeux. Nous ne sommes pas seuls, il y a un nombre fou de vélo dans le col dans les deux sens. La lumière est parfaite et les jambes tournent bien. Au sommet, comme à chacun des cols ainsi qu'à Ferrières et Laruns, un ravito est proposé où les bénévoles rivalisent de gentillesse et de disponibilité.
Nous repartons vers l'Aubisque en prenant le toujours impressionnant Cirque du Litor. Le passage sous le tunnel permet d'explorer les joies du vélo nocturne. Puis l'ascension vers l'Aubisque débute par son côté le plus facile mais avec malgré tout 6 kms à 5.6%. Au sommet, il commence à faire très chaud. Mathieu, fatigué, décide d'en rester là et rentre vers Bruges. Eric et moi, après avoir profité du panorama unique de l'Aubisque, descendons vers Laruns.
Le quatrième col au programme est celui du Pourtalet. Comme le Spandelles avant lui, c'est un col que je ne connais pas et que je souhaite découvrir. Il a un format hors norme, il fait 29 kms à 4.5 % et mène à la frontière espagnole. Eric, un peu inquiet par sa longueur, en équipier modèle consent à m'accompagner un peu dans l'ascension mais m'annonce qu'il n'ira pas au bout. C'est ainsi qu' il m'accompagne jusqu'au km 11 puis décide de rentrer sagement vers Bruges. Sauf que l'adverbe "sagement" n'a pas le même sens pour Eric que pour d'autres. En effet, dans le vocable élémentesque sagement veut dire j'escalade le col de Marie-Blanque sur le chemin du retour. Au total Eric aura a son actif plus de 130 kms et pas loin de 3500 m de D+.
Quant à moi, je continue mon effort solitaire. Solitaire n'est peut être pas le terme le plus approprié car en plus des participants à l'Immortelle, de nombreux groupes d'espagnols sont en reconnaissance pour la célèbre cyclo ibérique, la Quebrantahuesos qui a lieu dans quinze jours. Si la première partie du col est plutôt facile, la seconde est plus délicate. La fatigue se fait sentir, on est dans la septième heure de vélo. La chaleur fait son effet et j'ai de plus en plus de mal à m'hydrater. Enfin après 2h20 d'ascension, j'arrive au sommet. Je tamponne ma carte et décide deprendre un quart d'heure pour récupérer. Je passe la frontière pour investir dans une canette de Coca, seul liquide que mon estomac accepte dans ces moments là.
J'amorce la longue descente pour retourner à Laruns. Celle-ci me permet de bien récupérer. Je m'arrête au ravito de Laruns où je dévore ce qui pour un vomitologue comme moi est un exploit. Je suis donc requinqué pour les 25 derniers kms qui mènent vers le point de départ. Ce sont les seuls kilomètres plutôt plats de la journée. A Bielle, le Marie Blanque me fait les yeux doux mais je ne répond pas à son invitation. Je me sens mieux mais il est déjà tard, il fait plus de 30 degrés et je ne suis pas sûr que mes jambes aient encore envie de grimper. Je passe à Iseste puis la côte de Louvie Juzon se rappelle à mon bon souvenir. Une photographe de l'organisation est en poste et immortalise le moment. J'arrive enfin à Bruges non s'en m'être perdu dans le village (la Lanterne est magique!). Eric m'accueille à l'arrivée. Mon compteur affiche 160 kms et 8h45 de pédalage pour un D+ de 3900m.
Je récupère mon diplôme, nous papotons un peu avec le président de l'ufolep 64 organisateur de l'épreuve qui nous demande d'envoyer le bonjour à Alain, notre président de l'ufolep 46. Eric, compagnon de route toujours très agréable, lui s'est fait des amis dans tout le village. Il faut dire que l'accueil est aussi chaleureux que la température extérieure. Nous remercions tout le monde et reprenons le chemin du retour.
Au bilan, ce fut une magnifique journée de vélo. Cette épreuve par son parcours et son état d'esprit particulier est vraiment une réussite. Un grand merci à tous les bénévoles à la hauteur de la cause qu'il défendent. On reviendra...
La troisième édition de l’Immortelle aura lieu samedi 5 juin 2010 au départ de la bastide béarnaise de Bruges dans les Pyrénées Atlantiques (30 km au sud de Pau).
Les parcours modulables se composent :
- d’un circuit obligatoire de 84 km empruntant la sauvage vallée de l’Ouzom, les cols mythiques du Soulor et d‘Aubisque et la magnifique vallée d’Ossau
- des ascensions optionnelles de cinq cols en aller-retour (Spandelles, Pourtalet, Aubisque, Marie-Blanque et Castet)
Les randonnées possibles vont de 82 à 229 km et de 1700 à 6100 mètres de dénivelé.
Etait organisée en ce dimanche 16 mai, l'Octogonale au départ de La Primaube (12), deuxième volet du Lanterne Cyclosport Open Tour 2010. Le menu annoncé par les organisateurs, 143.5 kms pour 2150m de D+, n'autorisait guère la Lanterne à faire son cinéma. Et ce n'est pas dévoiler la fin de l'histoire que de dire que les cannes de la Lanterne ne lui firent pas faire un festival....
Après un départ matinal, j'arrivai en terre aveyronnaise. Après les formalités administratives d'usage, je rencontrai Philou, le régional de l'étape, venu en famille s'attaquer au circuit intermédiaire. Sa présence ne m'étonna pas plus que cela puisque je l'avais apprise en exclusivité sur radio Espère dès mercredi dernier. Un Aveyronnais pouvant en cacher un autre, je cherchai du regard Annie, Choël ou Yvon, en vain. En VraiTéTiste, ils devaient être du côté de la Rozière. Au rayon des têtes connues Mathieu et Gégé 82 étaient là aussi.
En compagnie de Gégé 82, je rentrai dans le sas (Mathieu ayant souhaité accompagner Philou sur le circuit intermédiaire). La cérémonie d'ouverture fut un peu longue et fraîche, mais enfin le président du jury déclara le festival 2010 ouvert. La particularité du départ de la "Gonale", c'est qu'il est en descente. Habitué à monter les marches de la Côte, j'avoue un certain déplaisir à me mettre en marche en descente. Quoi qu'il arrive, ça fuse dans tous les sens, ça déboule de partout, j'ai des strass et paillettes plein les yeux.
Heureusement au bout de 10 kms, la côte de Grifoulière (3.5 kms à 5.5%) vient calmer les esprits. Gégé 82 en profite pour s'éloigner définitivement de mon champ de vision. Les côtes de Brès puis du Lagast achèvent la mise en scène, les groupes se forment. Ils sont réduits, car malgré une organisation sans failles qui lui vaut la Palme du meilleur réalisateur, cette cyclo peine à trouver son public. Au bout d'une heure, je trouve enfin un groupuscule où je ne suis pas trop en sur-régime.
Avant Villefranche de Panat, les starlettes du petit circuit nous passent à vive allure, sans le moindre regard de compassion. Arrivé au lac, c'est la croisette des chemins entre les deux circuits. Nous continuons en petit comité jusqu'à Le Truel avec quelques forts pourcentages, un véritable chantier. C'est l'heure du premier ravito.
Puis direction, les Raspes du Tarn, palme du plus beau décor, et ses deux côtes dernières mises en bouche avant le plat de résistance: le col de Vemhette et ses 14 kms à 5%. Là, je ne fais plus le mariol, la montée me prend une heure. En plus de la pente, on doit affronter le fort vent de face. De véritables bourrasques font de celui-ci le lauréat du prix du meilleur second rôle. Comme je ne vais pas bien vite, j'ai le temps d'admirer le point de vue avec le Viaduc de Millau au loin. Je ne pèse plus sur les événements, pas de palme du meilleur scénario pour moi, je me contente de monter.
Arrivé au sommet, je m'attends à une longue descente que je ne vois pas arriver. Nous nous dirigeons vers Curan où le vent redouble d'intensité (c'est de là que vient l'expression le curan d'air). Puis nous nous dirigeons vers la "petite Cannes du 12", à savoir Canet-de-Salars. Nous traversons le Lac de Pareloup ainsi que le barrage du même nom dans un décor de cinéma. Après un cour arrêt au deuxième ravito , j'entame alors une contre la montre individuel sur les 30 derniers kms où seuls trois concurrents troubleront ma solitude.
Arrive le clap de fin, après avoir gravi la dernière difficulté du jour (3 kms à 6%), direction la Primaube. Je passe sur le tapis rouge électronique après 5h51 d'efforts (5h48 de pédalage) à une moyenne de 24.6km/h. Je me restaure en écoutant le palmarès 2010 qui énonce les lauréats du meilleur acteur et de la meilleure actrice du festival. La palme d'or allant bien entendu aux nombreux bénévoles qui ont oeuvré à cette cyclo si réussie. Je vais chercher mon diplôme qui m'annonce une 178ème place sur 320 concurrents. Ce chiffre de participation me paraît peu crédible, au vu du nombre de classés, je pense que 220 est plus prêt de la réalité (l'Aveyronnais exagère, c'est bien connu). Il paraît évident que la Lanterne se serait rendu compte si une meute d'une centaine de cyclos était à ses trousses.
Lanterne un jour,Lanterne toujours...
La 7ème édition de l'Octogonale est organisée au départ de la Primaube le dimanche 16 mai 2010. Trois parcours sont au programme de cette cyclo aveyronnaise: le circuit des Raspes (143.5 kms), le circuit des Lacs (93.5 kms), le circuit randonnée (57.5 kms).
Ca y est, après un hiver studieux, c'était le retour sur la scène cyclosportive pour la Lanterne avec la Ronde Castraise. Après un repas de famille à la diététique contestable la veille, je pars de Blagnac en ce beau dimanche de printemps. A mon grand étonnement je suis le seul représentant du club (Didier n'a pas dû lire mon message sur le blog). Heureusement je retrouve Mathieu et Gégé 82, dans leur beau maillot vert de St Projet.
L'organisation est parfaite: on nous fait garer en tenant compte de la taille des véhicules, les formalités administratives se font sans attente. Je récupère le joli maillot rose bonbon qui suscitera bien des convoitises dans le club... Petite originalité, sur la plaque de cadre, c'est un code Barre (en hommage à Raymond sans doute) qui sert à nous identifier.
Dixième anniversaire oblige, le départ se fait du centre ville. Nous rentrons dans le sas. Le speaker nous annonce 480 coureurs sur le grand circuit et presque 1000 sur le petit. Cet écart est étonnant et semble témoigner d'une nouvelle tendance sur les cyclos qui éloigne un peu de l'esprit premier du cyclosport. La Lanterne, elle, est bien sûr inscrite sur le grand circuit. Elle ne craint pas de plonger dans les bas-fonds du classement, l'objectif premier étant de rallier l'arrivée.
Le départ est donné de la grand place, ce qui nous vaut un joli bouchon. Je perds déjà de vue mes deux acolytes, qui en bon coursiers savent se faufiler et ne craignent pas de frotter. Moi comme dirait Nicolas S., je "fais pas le malin". Je m'accroche sur les 9 kms de plat qui mène à la première difficulté: la côte de la Crouzette (5 kms à 5%). Je rejoins au début de la côte Mathieu et Gégé 82. Je m'efforce de suivre la roue de ce dernier pendant quelques hectomètres puis je renonce devant la puissance dégagée par ses ventres de lapin. Je ne le reverrai qu'à l'arrivée. Mathieu me rattrape en fin de côte puis cède devant mes qualités de descendeur (non, je déconne, il se murmure qu'il aurait payé les efforts de la veille en compagnie des petits hommes verts espérois...).
Je trouve refuge dans un peloton d'une soixante d'unités qui me permet de récupérer un peu après ce début endiablé. De Roquecourbe à Brassac, c'est le ni... ni... cher à François M, ni côte, ni plat mais une succession de toboggans. En passant au village de Vabre, je me dis que ça roule un peu fort de café... A Brassac, une nouvelle côte de 5kms à 4.8% nous mène au lac de Raviège. Nous arrivons à La Salvetat pour une pause ravito. Un certain Edouar B. nous "demande de nous arrêter", je m'exécute. Je saisis une banane contrairement au conseil de Jacques C., un bénévole, qui me conseillait plutôt de manger des pommes.
Le gros peloton repart en ordre dispersé pour faire le tour du lac. Je me retrouve isolé avec un nouvel invité le vent de face. Refusant de vivre à l'instar du Général DG, "une traversée du désert", je suis rattrapé par une petit groupe d'une dizaine de coureurs à qui je lance un célèbre "je vous ai compris" et je réintègre le groupe. La cohabitation, ça a quand même du bon.
Puis nous passons à Anglès, un jeune et dynamique concurrent américain, m'ayant pris en flagrant délit de dopage au Coca Cola lors du ravito, me lance au moment d'aborder le col de Fauredon: Yes we can !!! La suite lui donne raison, nous passons ensuite le col de Caunan pas si barbare que cela. Un long faux plat descendant nous amène à Boissezon. Un de mes camarades appelé Louis me dit "le plat c'est moi", je le laisse donc mener la barque.
Arrive après plus de 120 kms la côte de Fiallesuch (5.6 kms à 5.1%), difficile à prononcer, encore plus à gravir. Un de mes adversaires, de l'équipe VGE, fais fûmer son cardio, je lui réponds, "dans les yeux", "vous n'avez pas le monopole du coeur jeune homme". Il me répond: " Auuuu Reuuuuuvoiiiiiirrrrrrr". Une dernière bosse de 3 kms nous mène dans les faubourgs de Castres
J'en termine donc de ce superbe parcours de 146 kms à la 316ème place en 5h15 à mon compteur (5h17 selon le scanner de la police) pour 1984 m de D+ et une moyenne de 27.8. Le repas et la remise des diplômes et récompenses se fait avec toujours autant de savoir faire et de convivialité. Cette Ronde Castraise est décidément une sacré réussite, bravo aux organisateurs et aux nombreux bénévoles.
La Lanterne continuera son Lanterne Cyclosport Open Tour dans trois semaines du côté de Rodez pour l'Octogonale. Mais avant cela, dès dimanche prochain, les Pyrénées nous attendent pour une petite mise en bouche...
La saison des cyclosportives dans notre région ouvrira le dimanche 25 avril 2010 du côté de Castres.
Pour mémoire, vous pouvez consulter le récit 2009 arrosé de Mathieu ou celui plus venté de 2008
Après une saison cyclosportive bien remplie, Gégé82 et moi, nous avions décidé de nous lancer dans une nouvelle discipline : la randonnée cyclotouriste. Le genre d’épreuve ou le plaisir de pédaler et l’envie de se régaler dépassent largement la notion du simple résultat chronométrique. Tout ce que l’on aime en fait ! De plus, la « Fabio Casartelli » reverse une partie des frais d’inscription à la « Fondation Casartelli » crée pour aider la famille de ce jeune coureur décédé sur le tour dans les Pyrenées voilà une quinzaine d’années…
C’est donc sans pression et sans trop d’entraînement mais avec quelques kilos superflus que nous nous sommes rendus à St Girons, capitale de la belle région du Couserans. Après un réveil aux aurores (4H00), nous voilà arrivés sur les coups de 7H00. Première constatation, le temps est très beau mais les cyclistes se font rares… Chacun part quand il le veut, le cyclotouriste ne s’embarrasse des contraintes habituelles du cyclosportif : ni dossard, ni classement…
Nous nous élançons avec 9 autres camarades de jeu, nos voisins de parking en fait. Les 30 premiers Kms nous mènent à Aulus les bains en longeant la vallée du Garbet, jolie petite rivière. Ce n’est pas toujours bien plat mais c’est roulant. Avec Gégé, nous constatons que nous ne sommes pas tombés sur des ingrats : ces gars là aiment la mailloche !
A Aulus les bains, ravito copieux ( Comté, saucisson, cake) avant d’attaquer les choses sérieuses par le sympathique col
de Latrape. Moins de 6kms à 7%. Rien de bien dur si ce n’est le premier km après Aulus. Les « aigles » s’envolent royalement tandis que Gégé m’attends patiemment . En effet, je monte à
12/13 à l’heure mais cela fait de moi la lanterne rouge du groupe… Dure journée en perspective. Nos camarades nous attendent en haut, ils sont frais. La descente attaque (trop) fort et mon bidon
s’échappe de son emplacement : obligé de piler , la chute évitée de justesse et du temps perdu pour le récupérer dans le contrebas. Il me servira bien car la chaleur va arriver. Gégé
m’attends toujours tandis que les « champions » sont partis devant. Nous voilà plus que nous deux et personne n’arrive derrière . Long faux plat descendant le long du Salat pour
arriver à Seix. Traversée de ce joli village puis direction le col de la Core. 15 Kms absolument magnifiques toujours entre 6 et 8% avec une paire de replats salvateurs. Nous nous régalons
vraiment. Le paysage est superbe, un endroit assez sauvage et surtout très apaisant . La pente ne nous lâche pas et nous nous hissons au sommet de ce solide col , pourtant pas bien connu
mais largement aussi difficile que certaines ascensions plus médiatisées…Pour moi, c’est une belle découverte !
Une belle descente nous mène à Castillon après être passé à coté du lac de Bethmale, haut lieu de la pêche en Ariège. A Castillon, j’annonce un retour direct (Shunt) à St Girons en voyant le
panneau « St Girons 12kms ». Gégé me cause du pays, je lui dit qu’il me fait chier mais nous voilà quand même partis pour attaquer le
Portet d’Aspet depuis Audressein.
A Audressein, le sommet du Portet est à 19 Kms : cela me rappelle mon supplice de l’Etape du Tour 2007 car on y
passait et même on y explosait… Les 15 premiers Kms sont une succession d’affreux faux plats longs et interminables : de quoi se faire dessouder en beauté... Les traversées de Argein,
Illartein, Orgibet ou Augirein feront mon chemin de croix. Le terrain de jeu est idéal pour Gégé, de plus en plus impressionnant. A St Lary ( Pas celui au pied du plat d’Adet que vous
connaissez tous ) l’ascension commence : 5 Kms toujours entre 8 et 10%. Pas d’ombre et presque 25°… Je ne suis pas mieux qu’avant mais pas plus
mal, c’est déla ça… Je pédale sans réfléchir. C’est du 6/7 à l’heure permanent. Gégé lui doit rouler 2 fois plus vite que moi. J’arrive au sommet enfin. Le fléchage des parcours n’existant dans
l’univers cyclotouriste, nous ne savons pas bien par ou rentrer (On n’avait pas buché les parcours par cœur). Nous rentrons au plus court : Demi tour, Castillon, Moulis et St Girons ;.
Le parcours initial prévoyait de passer par Aspet et Saliès du Salat et cela aurait fait 20kms de plus. Dans les faux plats, désormais descendants,
je m’accroche à la mobylette rouge de marque Tabarly. Ca roule à 40km/h minimum : 31 Kms vite engloutis.
Arrivée bienvenue après 138kms pour 2200m+ et 6h20 de pédalage. Je suis fatigué, les crampes me guettent mais content de mon périple. Périple facilité par l’amabilité de Gérard qui a mis son
plaisir personnel de coté pour m’a attendre et m’encourager toute la journée alors qu’il avait largement les moyens de se faire plaisir avec le groupe du début. Merci Gégé !
Désormais place au repos (10 cyclos c’est le maximum que je puisse encaisser à mon avis), je suis vraiment éteint de chez éteint…. A bientôt.
Après « Clermont – Aurillac – Clermont » puis un mois de repos forcé et apprécié, me voilà reparti en selle avec juste une courte reprise, 3 sorties de 40kms dans la semaine… Mon épaule certes encore douloureuse allait m’imposer de rester assis toute la journée sur ma selle, ce qui pour moi est un changement fondamental de ma biomécanique…En compagnie de l’inoxydable Gérard T., nous avions décidé de prendre part à « L’enfer du Mont Tauch ». Tout de suite, je peux vous garantir que l’appellation de cette épreuve n‘est pas usurpée.
Direction Paziols ( Entre Narbonne et Perpignan )pour le départ de l’épreuve. Nous voilà en pleines Corbières, tout proches des premières rampes des Pyrénées et au milieu des vignes de l’AOC Fitou. Seulement 85 kms au programme avec 1900m+ (Selon mon alti bien étalonné). Pas loin de 300 courageux au départ prêts à en découdre avec le relief, la chaleur et bien entendu la Tramontane.
Pour commencer, les 75 premiers Kms seront effectués en moins de 3heures ( 26.3 de moyenne au pied du Mt Tauch à Tuchan) malgré les 1200m+ : de belles bosses au programme ( avec notamment la cote de Maury :10 kms à presque 6% de moyenne ), également des châteaux cathares à admirer : Peyrepertuse et Quéribus et sans oublier un passage à Cucugnan ou je n’ai pas vu de curé dans les parages…
Avec Gérard, nous nous sommes retrouvés de suite dans un bon groupe de 15/20 éléments qui finira par céder sous les « mines » de Gérard et de son fidèle camarade. C’est à 6 unités alors que nous attaquerons la dernière ascension. De toute façon, les autres ne voulaient pas trop rouler…
C’est sur les coups de midi que nous nous présentons au pied de l’ultime difficulté. Pour résumer voilà les caractéristiques de cette difficulté méconnue:
Km |
% maxi |
% moyen |
1 |
9 |
7.5 |
2 |
8 |
8 |
3 |
10 |
6 |
4 |
12 |
6 |
5 |
22 |
14 |
6 |
12 |
8 |
7 |
13 |
10 |
8 |
10 |
9 |
Total |
9.1 |
Des ruptures de pentes sévères, des replats trop brefs, des lacets épuisants et un terrible mur de 100/150m à 22% feront céder de nombreux concurrents. Mon 36x25 me fera souffrir par
moment : que je regrette mon 34 dents que j’ai abandonné cet hiver…A ce moment là, je me dis que tous les autres cols gravis me paraissent être une vaste plaisanterie ( Ce qui est
parfaitement faux). Gérard, très affuté et plus costaud tout simplement, me dépose sur place des le premier km : Gégé va faire un véritable numéro et ainsi va doubler une vingtaine de
concurrents. Une fois de plus, il a montré à tous qu’avec son gabarit puissant il était capable de surclasser des « poids plumes » qui lui rendent 20 kilos ! Sacré Gérard !
Une ascension qui se fera en partie au frais du fait des rafales de Tramontane.
De nombreux concurrents épuisés font demi tour dans la montée, d’autres poussent le vélo à pied ( Je l’ai fait 50m).
En presque 4H00, voilà le petit circuit bouclé à 21km/h de moyenne… Gérard me devance de 9 minutes. Au final, 127 et 150ème places au classement sur 211 classés. Pour le grand circuit seuls 81 courageux arriveront au sommet.
Une épreuve plutôt corsée pour un reprise mais vraiment sympathique à faire tant le parcours est magnifique, certes un peu exigeant. Quand au Mont Tauch, je le recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas ou alors pourquoi pas ne pas l’inclure dans une de nos prochaines sorties « club »….
Une petite semaine passée à récupérer des efforts consentis en Ardèche et voilà que se profilait à l’horizon le plus difficile, certainement le plus méconnu aussi, défi de ma saison 2009 : Le Clermont Aurillac Clermont.
En effet, la principale difficulté réside dans le fait que les cyclosportives habituelles aussi difficiles soient-elles ne durent qu’un jour contrairement au « CAC »… Pour se lancer dans ce « chantier » d’envergure, j’avais réussi à motiver mon fidèle camarade de jeu, Gérard Tabarly que vous connaissez tous, même s’il n’est pas officiellement licencié sous les vertes couleurs espèroises.
Nous débarquons en fin de journée au stade de foot de Clermont pour récupérer nos dossards. A notre arrivée, nous découvrons que nous serons à peine 115 « inconscients » inscrits en cyclosportifs. 250 autres participants ont optés pour la formule « randonneur », formule avec départ libre et aucun impératif chronométrique. La suite de la soirée sera consacrée au repas « sportif » et à Pékin express ( Le CAC des temps modernes sur M6 ) dans la chambre de l’Etap Hôtel. Au moment de me coucher, j’ai une angoisse : Et si Gérard qui dort en haut du lit superposé passait à travers la fine planche de bois qui lui sert de sommier…
Une nuit plus tard et un gatosport vite englouti, nous voilà au pied du mur. Première constatation, les « coursiers » sont de sortie. Au fil des discussions d’avant-match , le parcours de certains me laisse rêveur : quelques Paris – Brest – Paris pour un, 17 « CAC » au compteur pour certains, 10 « Marmotte » pour d’autres ou bien 13 « Etape du tour » d’un coté… Mes 3 ans de cyclos allaient ils peser bien lourd dans la balance ?
8H et quelques minutes de retard, le peloton s’élance enfin après avoir suivi les recommandations du président organisateur. Avec le brouillard, nous ne distinguons pas le sommet du Puy de Dôme que Patrice et moi avions abattus lors du Tour du Sancy 2008…
Les 60 premiers Kms seront neutralisés jusqu’à La Bourboule. Clermont étant dans une cuvette, il faut monter de suite pour en sortir. Les premières rampes arrivent rapidement et se succèdent
durant 30 kms pour rallier le sommet du col de Guéry. J’ai un peu de mal à me mettre en marche. Gégé lui est à son aise. Je croise alors le chemin (Ce n’est que le début) la route d’Alain, un
sympathique licencié du « Chamrousse Team Cyclo ». Ce club est particulièrement bien représenté sur l’épreuve, ils sont venus à 18. Nous serons amenés à les recroiser… Arrivés à La
Bourboule, nous retrouvons Gérard. Le « vrai » départ arrive et comme par magie, Alain, Gégé et moi nous nous retrouvons très rapidement dans notre « grupetto » dès le sommet
du col de la sœur, pourtant pas monstrueux mais les « coursiers » ont mis le feu aux avants postes. C’’est bien la première fois qu’en montant un col à 15km/h pendant 10 Kms, je me
retrouve presque dernier…Alain, plus fort nous lâchera un peu plus loin. Avec Gégé, seuls contre tous, nous affrontons les multiples « bosses » avec courage et prudence. Le temps
est idéal : pas trop chaud, pas de vent…Des chemins de traverses magnifiques ( De Condat à Cheylade : splendide !) nous conduisent au ravito de Cheylade ou nous retrouvons Alain.
Il a reçu le renfort de certains de ses camarades de club. Après, un faux plat bien pénible, nous attaquerons donc le Col de Serre et le Puy Mary avec eux. Alain et 2 féminines talentueuses de
Chamrousse démarrent fort d’entrée et nous laissent sur place. Gérard un peu plus frais que moi, fait route avec Fred, toujours de Chamrousse, qui en plus de bien escalader les cols, prends de
belles photos en roulant avec bonne humeur et décontraction.. Moi, je reste à distance derrière eux, talonné par Françoise (De Chamrousse, pour changer) Les 2 derniers kms du Puy Mary ( La grande
épingle à droite après la ferme....) sont plutôt pentus ( 10 à 12% selon mon altimètre) et commencent à faire leur effet après 140kms de « montée - descente ». Au sommet, nous nous
retrouvons tous les 4 et nous décidons que ce groupe là ralliera l’arrivée ensemble. Une quinzaine de Kms de descente permet de se reposer avant d’attaquer le final redoutable de la journée (
Début du col de Legal puis la route des Crêtes, montagnes russes locales). Tout le monde pioche un peu. Mais Gégé et son fils spirituel Fred (1,90m taillé à la Gérard) mettent le feu, Françoise
s’accroche et moi je passe à la trappe rapidement, car mes pensées vont déjà à la journée de demain. L’arrivée est proche heureusement. 5 minutes après Gérard je franchis la ligne d’arrivée de la
1ère étape. Quelques minutes de repos et nous voilà dans « le match » pour le lendemain. Les esprits et les corps en veulent encore malgré une fatigue évidente et une journée
plutôt passée à subir les événements qu’à les contrôler. Mon père nous attends à l’arrivée et nous aurons la chance d’être hébergé chez de la famille ce soir à 400m du stade, lieu du départ du
dimanche.
Une bonne nuit de sommeil réparateur et nous voilà prêts à en découdre pour le second épisode du CAC.
Au départ, l’ambiance est très conviviale et les sourires radieux, tout autant que le soleil et la chaleur qui s’invitent dans la course. Comme hier, 55 kms neutralisés jusqu’à Salers. 55kms très
vallonnés ( Côtes de Fontbulin, Tournemire et Salers). Dès le départ, notre camarade isèrois Fred nous invite à reformer le grupetto de suite pour gagner du temps. Le groupe se forme mais nous
sommes un peu plus nombreux qu’hier, une dizaine. Mais le soleil revenu et l’idée de revoir Clermont, me donne des ailes et nous nous détachons à 5 avec toujours Gérard et Alain de Chamrousse.
Ttandis que derrière, Fred s’occupera de ramener les plus fatigués à Clermont. Nous voilà partis à travers les Monts d’Auvergne avec l’interminable côte de Moussages qui se présente. Le coup de
pédale est étonnamment alerte malgré l’accumulation des Kms. Les cols de la Besseyrre et de la Chaumone ( 3 kms terribles dès le début jusqu’à Chanterelle)sont passés avec plus ou moins de succès
car sans être des épouvantails, ils comptent…. Le ravito de Compains est bienvenu. L’arrêt prolongé requinque le groupe. Il reste 70 kms avant l’arrivée. Après une journée et demi à se gérer, je
décide enfin de faire du « Mathieu »… Je me fais plaisir, je plante quelques mines dans les bosses, mais il me paraît normal d’attendre le groupe en haut des bosses. Gégé, toujours en
forme, embraye le pas alors qu’Alain est vraiment facile au point de s’arrêter plusieurs fois « arroser les fleurs » et nous rattraper dans la foulée. La dernière bosse de Murol (Au
pied de la Croix Morand) fait sauter le groupe. J’avoue avoir joué une part prépondérante à ce désordre. Au sommet, on s’attends et nous regagnons l’arrivée ensemble. La descente sur Clermont
permet de relâcher la pression et de savourer pleinement.
On arrive enfin, on l’a fait et je dirais même « pas trop mal » fait… A noter l’ambiance générale beaucoup moins « prise de tête » que les cyclos habituelles. Si je prends toujours beaucoup de plaisir dans les cyclos, là, j’ai éprouvé un plaisir différent et plus intense que d’habitude. Difficile à expliquer. Gérard et moi, nous avons pris un plaisir certain à rouler avec des gens aussi sympas (et très talentueux) que sont Fred et Alain du Chamrousse Team Cyclo. Ce club là est à féliciter pour son état d’esprit remarquable : une partie du club joue « la gagne », l’autre partie est là pour se régaler mais tous sont là pour s’amuser. Nous avons apprécié leur esprit de convivialité et leur sportivité. D’ailleurs vous trouverez toutes les photos des 2 jours sur leur blog : http://chamrousse.team.cyclosport.over-blog.com/
Quelques chiffres :
Samedi : 183 kms – 7H56 – 3330m+ - 23,1km/h moyenne
Dimanche : 196 kms – 8H21 – 3250m+ - 23,5km/h moyenne
Total : 379 kms – 16H17 – 6580m+ - 23,4 km/h moyenne ( Environ 90ème/ 115 au classement, mais cela est pour moi plutôt anecdotique…)
En ce 20 juin 2009, au vu du nombre de nos licenciés candidats à la Volcanique (171 km) et à l’Ardéchoise (216 km) mon camarade Didier et moi-même avions dû nous sacrifier et opter pour le modeste parcours des Boutières (120 km), déjà pratiqué sept ans plus tôt de surcroît, et ce dans l’unique but d’assurer une représentation homogène des couleurs de l’AS ESPERE sur les différents parcours. Bonjour la grande fête du vélo… Mais bon, « l’intérêt collectif doit primer avant tout », je sais. Difficile toutefois de se trouver un objectif dans ces circonstances. Didier eut alors une idée géniale : « Et si on essayait d’améliorer notre chrono de 2002 ?».
Il faut dire que la journée avait mal commencé. Sur le coup des quatre heures du matin, alors que je m’étais risqué hors de ma tente afin de satisfaire un besoin naturel, je me retrouvai
inexplicablement par terre dans la pénombre. Je compris rapidement que Patrice avait ignominieusement tendu les sangles de sa tente en travers du passage vers nos toilettes improvisées : la
ficelle était grosse, peut-être, mais je ne l’avais pas vue… Alors, telle l’araignée alertée par les frémissements de sa toile, il sortit la tête de sa tente pour me gratifier d’un sourire
diabolique que je n’oublierai jamais… Mon sang se glaça (il faut dire que le fort vent qui s’était levé dans la nuit après la pluie de la soirée m’avait déjà coûté quelques degrés) : la veuve
noire à côté c’était « peace and love ». Et dans sa tente aux couleurs de l’armée on aurait dit une araignée en treillis…
Vers 7h du matin, après avoir avalé mon Gatosport, et Didier ses douze cafés -non sans m’avoir rappelé avec un sourire entendu que la caféine n’est pas une substance dopante- nous étions fins prêts, rugissants, sur la ligne de départ aux côtés de nos co-licenciés aux longs cours. Objectif : moins de 4h39’ pour moi et de 5h05’ pour Didier.
Une demi-heure plus tard nous nous élancions, lentement vu la taille du peloton. Ce rythme était idéal pour un échauffement progressif.
Mais hélas ! après deux kilomètres, alors que je remontais précipitamment sur mon vélo après avoir inexplicablement déraillé (sabotage ?), et ne voulant plus perdre la moindre seconde, je chutai lourdement sur la chaussée… Bilan : un coude écorché et un hématome fessier, d’une taille peu commune et d’un fort beau violet à l’heure où j’écris ces lignes. La photo, que j’avais mise aux enchères sur le site de l’Ardéchoise au profit de la recherche contre les chutes idiotes en vélo s’est d’ailleurs adjugée près de cent euros, ce qui m’a finalement remboursé les frais d’inscription et de déplacement (ah, je les ai bien eus…).
Mais en me relevant, l’horreur ! Je m’aperçus que ma selle s’était déplacée latéralement et faisait à présent un angle de 45° avec mon cadre. Je dus me rendre à l’évidence : le vent n’y était pour rien. Je commençai à forcer pour la remettre en place lorsqu’un cycliste me lança « Fais gaffe ! Tu vas la péter ! ». Comme il valait mieux une selle tordue que pas de selle du tout, je pris mon mal en patience et, à force de coups de poings savamment dosés, je réussis à rendre une apparence vélocipédique à ma monture, qui garda quand même de cette chute le nez de travers. Mais le pire c’est que j’avais dû perdre cinq bonnes minutes… Didier, que j’imaginais flanqué de son mauvais ange Francis, devait à présent être loin devant.
Alors, moi qui comptais gérer dans la montée du Col du Buisson, je dus me lancer dans une course poursuite. Je rattrapai ainsi dans le col tous les « gestionnaires » : Gérard, Joël, puis Eric, Patrice et Yvon, et enfin dans la descente Mathieu. Peu après, je retrouvais Francis et Didier à la faveur d’un banal arrêt pipi, premières victimes du stress qu’ils avaient eux-mêmes généré (je n’évoquerai pas l’arroseur arrosé dans de telles circonstances). Ah c’était bien la peine de partir si vite ! Seul le Patron resta invisible, déjà loin devant.
Après la bifurcation pour les Boutières, Didier et moi étions désormais les seuls représentants du club sur ce
circuit.
Dans le col de Clavières, qui me parut plus dur que la dernière fois, sans doute du fait d’un départ plus rapide et du vent, Didier ralentit un peu et me quitta à reculons.
Au sommet du col du Buisson, lorsque je vis qu’il me restait 30 minutes pour faire 15 kilomètres, je compris que c’était bon.
Au final mon pari était réussi, bien que de peu, puisque améliorant mon temps de 3’ seulement en 4h36’, mais avec chute... Didier arriva en 4h56’ améliorant son précédent chrono de 9’. Nous retrouvâmes plus tard dans la journée, au fil des arrivées, tous nos camarades, ravis de leur parcours (pour ceux qui étaient en état de parler).
Au final, ce fut un super week-end entre copains, sur une cyclo étourdissante à l’ambiance hors du commun.
La Volcanique, voilà le nom évocateur de l’épreuve à laquelle une bonne partie des espèrois avaient décidé de se frotter. Les plus téméraires, Le Patron ( Normal vu son statut) et Patrice en président exemplaire ont eu le courage de se mesurer à la « vraie » ardéchoise et ses 216kms, tandis que les 120kms tout autant vallonnées allaient faire le bonheur des dames et des chercheurs d’or Jérôme et Didier.
Vendredi soir, la pression montait petit à petit et les diverses stratégies envisagées par les uns et les autres n’y changeaient rien. Mention spéciale à Francis qui lançait un appel au calme et qui souhaitait un rythme « cool »… Pour le repas, il y avait du monde en terrasse et au balcon. La nuit était plutôt moyenne pour tout le monde mais c’est toujours comme ça la veille des grands événements ;
Dès l’aube, chacun se prépare à sa façon…. Dans le sas de départ, la pression monte encore d’un cran. Gérard semble tendu en tout cas plus que son rayon qui cède sous la pression des événements. Une petite séance de photo improvisée ne change rien car tout le monde a le couteau entre les dents.
Moi, je fais de Francis le favori tant le parcours semble dessiné pour lui.
Dès le départ, Francis fait parler la poudre… Il s’envole. Le « Taureau des Jasses » n’a rien perdu de sa superbe des années 80 ou il était un coursier redouté et redoutable. Le premier
col est plutôt facile même si il est assez long.. Dans la descente, Francis, Didier et Jérôme me grillent la politesse. Le second col, le dit col des Nonières n’est qu’une simple cote qui ne me
permet pas de retrouver la trace de verts coureurs d’Espère.
A proximité du Cheylard, Francis est arrêté à la bifurcation du 120 et du 170kms. Je sais alors trouver les mots pour inviter notre guerrier a venir ferrailler sur le 170kms.
Quelques faux plats nous conduisent vers le solide col de Mézilhac, long de 22kms. Le revêtement devient moins agréable, la route rétrécit et la pente subsiste de façon régulière autour de 5%.
Ensuite, la longueur et la vitesse de l’ascension rendront ce col plus redoutable qu’il ne paraissait être.
Au sommet, le ravitaillement fait du bien à tout le monde.
Comme convenu, j’attends Francis. Au bout de quelques minutes, Francis surgit courbé sur son BH. Nous échangeons quelques mots et nous savons que le long faux plat nous conduisant au sommet du Mont Gerbier de Jonc va être difficile.
Le vent s’invite à son tour.
Je perds la trace de Francis mais je ne m’inquiète pas car en descente il me reprendra du temps facilement ;
Par la suite, le col de Clavière, juste après St Agreve, est interminable et les premiers signes de fatigue se font
sentir. Je dévalise le ravitaillement. La fin de parcours par les pittoresques cols de Rochepaule et du Buisson est assez usante mais les offensives se font rares et chacun veut rentrer tant bien
que mal. L’ambiance est toujours aussi chaleureuse…
Au sommet du Buisson, ma roue avant se dégonfle, le temps de changer la chambre et me voilà repartit vers la descente finale.
La fatigue est alors remplacée par la joie de rallier l’arrivée. Je suis content car mon début de saison, un peu
perturbé, fut difficile (Octogonale, Izeste…) et les sensations agréables semblent retrouvées. A peine le temps de poser pied à terre que Francis arrive. Ensuite tour à tour, Yvon, Eric E, Gérard
et Joël nous rejoindrons. Chapeau bas à Gérard qui a fait 170kms avec la roue arrière amputée d’un rayon et sérieusement voilée.
Quand à Joël, ce n’est certainement pas son genou récalcitrant qui allait l’empêcher d’aller au bout de la fête du vélo. Grand bravo à vous 2 !
Ensuite, il était alors temps pour moi de retrouver le Lot au plus vite la tête pleine de souvenirs et des paysages pleins les yeux !
En cette fin juin, alors que beaucoup s’apprêtaient à fêter la musique, douze cyclos espérois avaient choisi de se rendre à la grande fête du vélo : la célèbre Ardéchoise. St Félicien devenait le temps d’un week-end La Mecque des cyclos, pour les 13500 pélerins venus de partout en France ainsi que pour l’importante colonie étrangère.
A notre arrivée vendredi après-midi, en ordre dispersé, nous avons commencé par les formalités administratives et nous avons pu déjà avoir un avant goût de la qualité de l’organisation. Dans un soucis d’intégration, j’ai même pris rapidement contact avec la maréchaussée locale qui souhaitait me laisser un souvenir de mon passage à St Félicien.
Puis direction le camping où une zone nous avait été réservée par un éminent géographe.
Un camping que l’on pourrait qualifier de… sauvage.
Ces conditions spartiates ne gênaient pas les plus aguerris aux joies du camping comme Gérard.
L’installation des tentes donnait la thématique du week-end : lutter contre la pente.
Les préparatifs pour le lendemain allaient bon train.
La tension commençait à monter, l’épineuse question du choix du parcours était dans tous les esprits.
Comme d’habitude, le bluff règnait en maître sur la colonie espéroise.
Le repas du soir était pris au camping à la demande de Jérôme. On y peut apprécier la qualité du service. Après la traditionnelle promenade du soir, il était temps de se coucher et d’essayer de
dormir bercés par le vent et la pluie.
Dès l’aube, le camping se réveillait sous un ciel dégagé mais un vent violent. Obsession matinale du cyclo de base aller à la selle. Ce que Mathieu a justement appelé « la chasse à la
cuvette ». Petit déjeuner varié : du naturel au chimique…
Puis, nous avalons la première côte de la journée (hors programme celle-là) pour rejoindre notre sas de départ. Les garçons sont dans la deuxième, les filles qui tiennent à leur autonomie, nous ont snobés et sont dans le troisième. Joël nous rejoint préférant passer par le devant de la scène que par la coulisse. Gérard fait monter la pression en cassant un rayon, on a l’impression que son vélo somatise.
Ca y est le départ est donné. Le Patron démarre fort, il n’a pas pris l’appareil photo, c’est un signe fort envoyé à la concurrence. Les bêtes de courses, Francis et son fils adoptif Mathieu font le départ. Ils avaient pourtant annoncé la couleur : « demain on roule cool, on profite du paysage » mais quand ils épinglent leur dossard, ils deviennent des machines de guerre. Didier les suit, il cherche son acolyte Jérôme qui choisit pour pimenter sa journée de chuter d’entrée et invente le concept de l’Ardéchoise avec handicap. Derrière eux, les autres tuniques vertes débutent aussi leur périple, chacun avec son objectif et sa motivation. C’est une des grandes réussites de l’Ardéchoise, il y en a pour tous les goûts… La grande famille du vélo s’y retrouve.
L’autre facteur du succés de cette manifestation réside dans la beauté et la
diversité des paysages.
Mais ce qui fait de l’Ardéchoise une randonnée à part, c’est avant tout la qualité de l’accueil et de l’organisation. Plus de 5000 bénévoles sont au petit soin, les villages sont décorés, la
musique nous accompagne, le public applaudit des heures durant le flot de cyclos, les ravitaillements fleurissent à tous les villages. Partout l’accueil est chaleureux, l’Ardéchois sait
recevoir.
Les destinés des douze espérois se séparent rapidement mais chacun ira au bout de son Ardéchoise. J’invite les moins timides à nous narrer la leur. Nos vertes couleurs ont brillé. Nos deux
tenaces féminines sont allés au bout du parcours des Boutières et ses 120 kms et 2122 m de D+. Avec la retenue qui me caractérise, j’ai à peine insisté pour les convaincre et bien m’en a pris, le
temps plus qu’honorable leur offre (si mes calculs sont exacts) un méritoire diplôme d’argent. Mais la fierté et la satisfaction valent plus que tout l’argent du monde.
Sur le même parcours, Jérôme et Didier sont aussi allés chercher les « broloques », mais en or massif celles là. Sur les 171 kms de la Volcanique, Mathieu a fait parler sa jeunesse
et sa fougue. Mais les quinquas ne sont pas loin : de l’or aussi pour Francis, Yvon, Eric. Les baroudeurs, Gérard et Joël suivent de près. Enfin, sur le 215 km le Patron a encore épaté,
quant à moi je me suis sacrifié en allant chercher la seule médaille qui manquait à notre collection, le bronze.
Au-delà de ces considérations, cette Ardéchoise restera pour tous, un magnifique souvenir, du vélo tel qu’il devrait être et pas toujours comme on nous le montre.
Retour dans les Pyrénées ce week-end, 2 semaines après le sympathique séjour passé avec le club. Initialement inscrit sur l’épreuve des « 4 vallées », avec la Hourquette d’Ancizan, l’Aspin et le Tourmalet à franchir, la sagesse et mon état de forme plus qu’incertain m’incitaient à opter pour le parcours des 2 vallées avec le seul Tourmalet au programme du jour… Et oui, il faut savoir se l’admettre quand on n’est pas au niveau, ce qui est mon cas en ce moment.
Sur le chemin du départ, vendredi soir, j’ai croisé notre ancien président Yvon qui prenait le chemin du Sud, accompagné de Madame, le tout avec le coffre bien chargé. Pêche ou vélo ? Le mystère reste entier.
Samedi matin, après un réveil un peu difficile (Pas envie de se lever tout simplement), j’arpente les rues pentues d’Argelès - Gazost pour aller retirer mon inscription. Il y fait déjà très chaud vu l’heure matinale. Une fois prêt, je m’échauffe bien gentiment sur les premiers Kms du Soulor, au sommet duquel un de nos camarades de club doit encore nous attendre.
Avant le départ, le sort s’acharne sur moi, le hasard fait que je me suis placé à coté d’un « champion cycliste de son quartier », qui se met à m’alpaguer, à disserter à tout va et à me dire qu’aujourd’hui 100 bornes avec le Tourmalet, ça va être une formalité surtout que demain il a le championnat régional UFOLEP ou il peut faire une place… Moi, je lui ai répondu sèchement que demain j’allais visiter Lourdes….
La première heure nous conduit jusqu'à Bagnères de Bigorre en passant par Lourdes. En chemin, la cote de Loucrup ( La même qu’à l’Etape du Tour 2008, 3kms à 6%) est avalé à bonne allure. Mon fringant camarade du départ est parti devant « faire la course ». Moi, la prudence et la température qui monte dangereusement me font bizarrement rester dans les roues.
A Bagnères, direction le Tourmalet avec le long faux plat interminable qui mène jusqu'à Ste Marie de Campan. A Campan, nous sommes perturbés par des troupeaux de vaches, Transhumance oblige… Nous perdons par là même un temps précieux pour le classement général. Je suis avec un groupe de 8, fort sympathique. D’ailleurs c’est unis dans l’effort que nous nous hisserons au sommet du géant des Pyrénées.
Le Tourmalet que j’escaladais pour la 3ème fois en moins d’un an de ce même coté reste (A mon humble avis, ça n’engage que moi) toujours un redoutable obstacle. En effet dès Gripp, la pente oscille sans cesse entre 8 et 9% et ne fait jamais relâche pendant 12kms. La traversée de La Mongie offre quelques passages redoutable. Mon 36x25 commença d’ailleurs à montrer ses limites à cet endroit-là. Je ne peux résister de vous dire que j’ai retrouvé mon « Boulet d’Or du départ » allongé sur le bas coté, les bras en croix et les pieds dans l’eau juste après La Mongie…. Je lui adressé un sympathique encouragement : Accroche toi, champion !
Dans La Mongie, mon compteur annonce 45° au sol et 30° au sommet du Tourmalet. La chaleur accable les visages. De nombreux participants finissent à pieds. L’arrivée au sommet est un grand soulagement pour tous.
La descente sur Barèges est prudente car des travaux sont en cours.
Ensuite les magnifiques gorges de Luz le long du Gave de Pau font du bien. Ce long faux plat descendant mène tranquillement jusqu’à l’arrivée. A l’arrivée je retrouve quelques connaissances mais
pas de trace de mon « Boulet d’Or »… Au final, 102,8 Kms au compteur et 4H40 à suer sous la chaleur et une des premières grosses chaleurs de l’année. Ce n’est sans doute rien à coté de
ce qui va nous attendre la semaine prochaine en Ardèche…
La suite de mon week-end pyrénéen fut consacré à des activités familiales : Zoo d’Argelès, Lourdes, transhumance…
Bonne semaine et à la semaine prochaine
Après deux épisodes plus qu’arrosés, avec Gérard T ( Mister T) nous retrouvions enfin le beau temps du coté de l’Aveyron pour prendre part à l’Octogonale, qui n’a rien à voir avec notre camarade Jean Claude s’est lancé dans un défi hexagonal…
A La Primaube, le temps est beau et nous voilà partis sur le 144kms en compagnie de 320 autres cyclistes. Le départ est vraiment très rapide car moi qui aime bien « faire les départs » je ne trouve pas celui-là à mon goût…. Gérard lui joue des coudes et paraît plutôt facile. Le peloton se scinde en deux gros paquets égaux, nous nous accrochons difficilement au wagon de tête…. Sage idée ? La première difficulté, la modeste cote de Bellevue (12kms à moins de 3%) est entamée sur le grand plateau et se terminera également ainsi. Gérard, sur son terrain de jeu favori, s’en donne à cœur joie. Moi je sue à grosses gouttes et mon cardio affiche 199 puls et me confirme que je suis border-line. J’ai 50m, puis 100m de retard sur Gégé mais rien n’y fait je n’arrive pas à m’accrocher à la locomotive. Au sommet, je l’ai en point de mire mais trop tard, le trou est fait et Gégé s’envole pour une belle partie de manivelles… De mon coté, je me résous à attendre le « second » wagon. L’écart est assez conséquent. Je vais les attendre. Mais une fois à ma hauteur, je m’aperçois que ce groupe là n’est pas du même niveau que le premier et que les gars ne sont pas décidés à enclencher la vitesse supérieure. Au moindre faux plat ça vole dans tous les sens… Me voilà bien embarrassé: entre les « avions » qui m’ont semé et le « grupetto » qui ne veut pas se fouler. J’ai comme on dit, le cul entre 2 chaises. Je ne me sens pas en grande forme pour me lancer dans cette galère et le moral en à pris un coup. Que faire ? Je vois surtout le risque de rouler seul ou en petit comité pendant 100kms. Non merci….
J’opte donc pour l’option « Petit circuit 99 kms » parti 10mn après nous. D’ailleurs dans Pont de Salars ( Avec un bel épisode pentu direction Millau) les hommes de tête du « 99kms » me rattrapent. Je prends leurs roues et me voilà revigoré à l’idée de devoir tout lâcher sur 100kms. Bon, le souci est que ce groupe de 40 unités est composé de coursiers venus pour ferrailler sec tel Francis dans le plateau de Beille et dans une bosse ils me font passer par la fenêtre illico presto. Peu importe, l’allure est relancée et le moral revenu, je vais m’accrocher a un prochain paquet. Bien calé dans un gros paquet de 30 pèlerins, les bosses ( la rouquette, salmiech, la devèze et autres ) jalonnent notre fin de parcours. A la fin, tout explose… La dernière bosse ( Bonnecombe, au départ de Pont de Granfuel jusqu’à La Primaube) achève les combattants. Je finis avec 101kms dans le cornet avalés en 3H27 malgré 1300m+. Malgré tout, ma déception d’avoir dérogé à mon objectif initial est quand même là…Pourtant pas adepte de l’entraînement scientifique, j’aurai plutôt tendance à dire qu’en ce jour, j’ai travaillé plus l’intensité que l’endurance. J’avoue avoir fini aussi rôti qu’au bout de 150kms .
Mais la plus belle perf’ du jour est celle de notre ami Gérard qui boucle ses 144kms en 5H08 a plus de 28km/h de moyenne et 2300m+. D’autant plus méritoire que Gérard sort d’une année 2008 galère avec plus de 6 mois d’arrêt du a des pépins de santé. Cet hiver il a du repartir de zéro. Gérard à fini « bien cuit » mais son mental d’ancien talonneur rugueux et redouté à fait le reste. Il fini 158eme ( avec les jeunots) sur 320 ce qui est remarquable quand on connaît la difficulté à rentrer dans la première moitié de tableau des cyclos dont le niveau semble s’élever avec la présence de nombreux coureurs FFC ou UFOLEP : d’’ailleurs les 4 premiers sont 4 coureurs de 1ere catégorie FFC…
Rendez-vous pour une prochaine cyclo qui est non définie à ce jour… A non, j’oubliais avant il y a les Pyrénées !