CLERMONT – AURILLAC - CLERMONT 2009 de Mathieu
Une petite semaine passée à récupérer des efforts consentis en Ardèche et voilà que se profilait à l’horizon le plus difficile, certainement le plus méconnu aussi, défi de ma saison 2009 : Le Clermont Aurillac Clermont.
En effet, la principale difficulté réside dans le fait que les cyclosportives habituelles aussi difficiles soient-elles ne durent qu’un jour contrairement au « CAC »… Pour se lancer dans ce « chantier » d’envergure, j’avais réussi à motiver mon fidèle camarade de jeu, Gérard Tabarly que vous connaissez tous, même s’il n’est pas officiellement licencié sous les vertes couleurs espèroises.
Nous débarquons en fin de journée au stade de foot de Clermont pour récupérer nos dossards. A notre arrivée, nous découvrons que nous serons à peine 115 « inconscients » inscrits en cyclosportifs. 250 autres participants ont optés pour la formule « randonneur », formule avec départ libre et aucun impératif chronométrique. La suite de la soirée sera consacrée au repas « sportif » et à Pékin express ( Le CAC des temps modernes sur M6 ) dans la chambre de l’Etap Hôtel. Au moment de me coucher, j’ai une angoisse : Et si Gérard qui dort en haut du lit superposé passait à travers la fine planche de bois qui lui sert de sommier…
Une nuit plus tard et un gatosport vite englouti, nous voilà au pied du mur. Première constatation, les « coursiers » sont de sortie. Au fil des discussions d’avant-match , le parcours de certains me laisse rêveur : quelques Paris – Brest – Paris pour un, 17 « CAC » au compteur pour certains, 10 « Marmotte » pour d’autres ou bien 13 « Etape du tour » d’un coté… Mes 3 ans de cyclos allaient ils peser bien lourd dans la balance ?
8H et quelques minutes de retard, le peloton s’élance enfin après avoir suivi les recommandations du président organisateur. Avec le brouillard, nous ne distinguons pas le sommet du Puy de Dôme que Patrice et moi avions abattus lors du Tour du Sancy 2008…
Les 60 premiers Kms seront neutralisés jusqu’à La Bourboule. Clermont étant dans une cuvette, il faut monter de suite pour en sortir. Les premières rampes arrivent rapidement et se succèdent
durant 30 kms pour rallier le sommet du col de Guéry. J’ai un peu de mal à me mettre en marche. Gégé lui est à son aise. Je croise alors le chemin (Ce n’est que le début) la route d’Alain, un
sympathique licencié du « Chamrousse Team Cyclo ». Ce club est particulièrement bien représenté sur l’épreuve, ils sont venus à 18. Nous serons amenés à les recroiser… Arrivés à La
Bourboule, nous retrouvons Gérard. Le « vrai » départ arrive et comme par magie, Alain, Gégé et moi nous nous retrouvons très rapidement dans notre « grupetto » dès le sommet
du col de la sœur, pourtant pas monstrueux mais les « coursiers » ont mis le feu aux avants postes. C’’est bien la première fois qu’en montant un col à 15km/h pendant 10 Kms, je me
retrouve presque dernier…Alain, plus fort nous lâchera un peu plus loin. Avec Gégé, seuls contre tous, nous affrontons les multiples « bosses » avec courage et prudence. Le temps
est idéal : pas trop chaud, pas de vent…Des chemins de traverses magnifiques ( De Condat à Cheylade : splendide !) nous conduisent au ravito de Cheylade ou nous retrouvons Alain.
Il a reçu le renfort de certains de ses camarades de club. Après, un faux plat bien pénible, nous attaquerons donc le Col de Serre et le Puy Mary avec eux. Alain et 2 féminines talentueuses de
Chamrousse démarrent fort d’entrée et nous laissent sur place. Gérard un peu plus frais que moi, fait route avec Fred, toujours de Chamrousse, qui en plus de bien escalader les cols, prends de
belles photos en roulant avec bonne humeur et décontraction.. Moi, je reste à distance derrière eux, talonné par Françoise (De Chamrousse, pour changer) Les 2 derniers kms du Puy Mary ( La grande
épingle à droite après la ferme....) sont plutôt pentus ( 10 à 12% selon mon altimètre) et commencent à faire leur effet après 140kms de « montée - descente ». Au sommet, nous nous
retrouvons tous les 4 et nous décidons que ce groupe là ralliera l’arrivée ensemble. Une quinzaine de Kms de descente permet de se reposer avant d’attaquer le final redoutable de la journée (
Début du col de Legal puis la route des Crêtes, montagnes russes locales). Tout le monde pioche un peu. Mais Gégé et son fils spirituel Fred (1,90m taillé à la Gérard) mettent le feu, Françoise
s’accroche et moi je passe à la trappe rapidement, car mes pensées vont déjà à la journée de demain. L’arrivée est proche heureusement. 5 minutes après Gérard je franchis la ligne d’arrivée de la
1ère étape. Quelques minutes de repos et nous voilà dans « le match » pour le lendemain. Les esprits et les corps en veulent encore malgré une fatigue évidente et une journée
plutôt passée à subir les événements qu’à les contrôler. Mon père nous attends à l’arrivée et nous aurons la chance d’être hébergé chez de la famille ce soir à 400m du stade, lieu du départ du
dimanche.
Une bonne nuit de sommeil réparateur et nous voilà prêts à en découdre pour le second épisode du CAC.
Au départ, l’ambiance est très conviviale et les sourires radieux, tout autant que le soleil et la chaleur qui s’invitent dans la course. Comme hier, 55 kms neutralisés jusqu’à Salers. 55kms très
vallonnés ( Côtes de Fontbulin, Tournemire et Salers). Dès le départ, notre camarade isèrois Fred nous invite à reformer le grupetto de suite pour gagner du temps. Le groupe se forme mais nous
sommes un peu plus nombreux qu’hier, une dizaine. Mais le soleil revenu et l’idée de revoir Clermont, me donne des ailes et nous nous détachons à 5 avec toujours Gérard et Alain de Chamrousse.
Ttandis que derrière, Fred s’occupera de ramener les plus fatigués à Clermont. Nous voilà partis à travers les Monts d’Auvergne avec l’interminable côte de Moussages qui se présente. Le coup de
pédale est étonnamment alerte malgré l’accumulation des Kms. Les cols de la Besseyrre et de la Chaumone ( 3 kms terribles dès le début jusqu’à Chanterelle)sont passés avec plus ou moins de succès
car sans être des épouvantails, ils comptent…. Le ravito de Compains est bienvenu. L’arrêt prolongé requinque le groupe. Il reste 70 kms avant l’arrivée. Après une journée et demi à se gérer, je
décide enfin de faire du « Mathieu »… Je me fais plaisir, je plante quelques mines dans les bosses, mais il me paraît normal d’attendre le groupe en haut des bosses. Gégé, toujours en
forme, embraye le pas alors qu’Alain est vraiment facile au point de s’arrêter plusieurs fois « arroser les fleurs » et nous rattraper dans la foulée. La dernière bosse de Murol (Au
pied de la Croix Morand) fait sauter le groupe. J’avoue avoir joué une part prépondérante à ce désordre. Au sommet, on s’attends et nous regagnons l’arrivée ensemble. La descente sur Clermont
permet de relâcher la pression et de savourer pleinement.
On arrive enfin, on l’a fait et je dirais même « pas trop mal » fait… A noter l’ambiance générale beaucoup moins « prise de tête » que les cyclos habituelles. Si je prends toujours beaucoup de plaisir dans les cyclos, là, j’ai éprouvé un plaisir différent et plus intense que d’habitude. Difficile à expliquer. Gérard et moi, nous avons pris un plaisir certain à rouler avec des gens aussi sympas (et très talentueux) que sont Fred et Alain du Chamrousse Team Cyclo. Ce club là est à féliciter pour son état d’esprit remarquable : une partie du club joue « la gagne », l’autre partie est là pour se régaler mais tous sont là pour s’amuser. Nous avons apprécié leur esprit de convivialité et leur sportivité. D’ailleurs vous trouverez toutes les photos des 2 jours sur leur blog : http://chamrousse.team.cyclosport.over-blog.com/
Quelques chiffres :
Samedi : 183 kms – 7H56 – 3330m+ - 23,1km/h moyenne
Dimanche : 196 kms – 8H21 – 3250m+ - 23,5km/h moyenne
Total : 379 kms – 16H17 – 6580m+ - 23,4 km/h moyenne ( Environ 90ème/ 115 au classement, mais cela est pour moi plutôt anecdotique…)