La troisième édition de l’Immortelle avait lieu le samedi 5 juin 2010 au départ de la bastide béarnaise de Bruges dans les Pyrénées Atlantiques (30 km au sud de Pau). L'Immortelle (nom
béarnais de l’edelweiss) est une randonnée cycliste sans classement ni chronométrage dont l’objectif est de promouvoir les dons du sang et d’organes par la réalisation de défis personnels
consistant à gravir entre deux et sept cols dans la journée.
La Lanterne y était accompagné d'Eric E et de Mathieu. Eric et moi étions arrivés la veille pour une studieuse veillée d'armes tandis que Mathieu en raison de contraintes professionnelles nous
rejoignait le lendemain matin au prix d'un réveil plus que matinal et de trois heures de route. Gégé 82 lui était forfait en raison de problèmes dorsaux.
Arrivé à 7 heures à Bruges, nous pûmes accomplir les formalités d'usage et apprécier déjà la gentillesse et la convivialité de l'accueil qui allait nous être réservé tout au long de la journée.
250 cyclos comme nous avaient choisi de goûter à cette randonnée, dans une sérénité qui contraste avec les atmosphères de certains départs de cyclosportive que fréquente la Lanterne.
A 7 h 30, le trio espérois-st projet s'élançait. Dès le km 1, une petite mise en bouche était proposée avec le col De Tisné, petite côte en fait de 3km à 8% de moyenne, avec des parties très
pentues. Puis, nous continuâmes vers Etchartes où le premier col optionnel s'offrait à nous. C'était le col des Spandelles, petite route pastorale de 10 kms à 8.5% moyenne. Le paysage est
magnifique et sauvage par contre la pente est souvent raide, nous nous félicitons de commencer par celui-là. Nous croisons beaucoup de cyclistes partis encore plûs tôt que nous pour éviter la
chaleur qui sera un des paramètres importants de la journée. Après un peu moins d'une heure d'effort, nous arrivons au sommet où deux sympathiques membres de l'organisation tamponnent notre carte
de route et prennent le temps de nous photographier. La descente est prudente en raison de l'étroitesse et de l'état de la route. Une crevaison plus tard nous nous retrouvons de nouveau sur la
route du Soulor.
En effet le Soulor, que nous avions grimpé l'an dernier dans le cadre de la sortie club, se dresse devant nous avec ses 12 kms à 7.6 %. La pente est régulière et nous en prenons plein les yeux.
Nous ne sommes pas seuls, il y a un nombre fou de vélo dans le col dans les deux sens. La lumière est parfaite et les jambes tournent bien. Au sommet, comme à chacun des cols ainsi qu'à
Ferrières et Laruns, un ravito est proposé où les bénévoles rivalisent de gentillesse et de disponibilité.
Nous repartons vers l'Aubisque en prenant le toujours impressionnant Cirque du Litor. Le passage sous le tunnel permet d'explorer les joies du vélo nocturne. Puis l'ascension vers l'Aubisque
débute par son côté le plus facile mais avec malgré tout 6 kms à 5.6%. Au sommet, il commence à faire très chaud. Mathieu, fatigué, décide d'en rester là et rentre vers Bruges. Eric et moi,
après avoir profité du panorama unique de l'Aubisque, descendons vers Laruns.
Le quatrième col au programme est celui du Pourtalet. Comme le Spandelles avant lui, c'est un col que je ne connais pas et que je souhaite découvrir. Il a un format hors norme, il fait 29 kms à
4.5 % et mène à la frontière espagnole. Eric, un peu inquiet par sa longueur, en équipier modèle consent à m'accompagner un peu dans l'ascension mais m'annonce qu'il n'ira pas au bout. C'est
ainsi qu' il m'accompagne jusqu'au km 11 puis décide de rentrer sagement vers Bruges. Sauf que l'adverbe "sagement" n'a pas le même sens pour Eric que pour d'autres. En effet, dans le
vocable élémentesque sagement veut dire j'escalade le col de Marie-Blanque sur le chemin du retour. Au total Eric aura a son actif plus de 130 kms et pas loin de 3500 m de D+.
Quant à moi, je continue mon effort solitaire. Solitaire n'est peut être pas le terme le plus approprié car en plus des participants à l'Immortelle, de nombreux groupes d'espagnols sont en
reconnaissance pour la célèbre cyclo ibérique, la Quebrantahuesos qui a lieu dans quinze jours. Si la première partie du col est plutôt facile, la seconde est plus délicate. La fatigue se fait
sentir, on est dans la septième heure de vélo. La chaleur fait son effet et j'ai de plus en plus de mal à m'hydrater. Enfin après 2h20 d'ascension, j'arrive au sommet. Je tamponne ma
carte et décide deprendre un quart d'heure pour récupérer. Je passe la frontière pour investir dans une canette de Coca, seul liquide que mon estomac accepte dans ces moments là.
J'amorce la longue descente pour retourner à Laruns. Celle-ci me permet de bien récupérer. Je m'arrête au ravito de Laruns où je dévore ce qui pour un vomitologue comme moi est un exploit. Je
suis donc requinqué pour les 25 derniers kms qui mènent vers le point de départ. Ce sont les seuls kilomètres plutôt plats de la journée. A Bielle, le Marie Blanque me fait les yeux doux mais je
ne répond pas à son invitation. Je me sens mieux mais il est déjà tard, il fait plus de 30 degrés et je ne suis pas sûr que mes jambes aient encore envie de grimper. Je passe à Iseste puis la
côte de Louvie Juzon se rappelle à mon bon souvenir. Une photographe de l'organisation est en poste et immortalise le moment. J'arrive enfin à Bruges non s'en m'être perdu dans le village (la
Lanterne est magique!). Eric m'accueille à l'arrivée. Mon compteur affiche 160 kms et 8h45 de pédalage pour un D+ de 3900m.
Je récupère mon diplôme, nous papotons un peu avec le président de l'ufolep 64 organisateur de l'épreuve qui nous demande d'envoyer le bonjour à Alain, notre président de l'ufolep 46. Eric,
compagnon de route toujours très agréable, lui s'est fait des amis dans tout le village. Il faut dire que l'accueil est aussi chaleureux que la température extérieure. Nous remercions tout
le monde et reprenons le chemin du retour.
Au bilan, ce fut une magnifique journée de vélo. Cette épreuve par son parcours et son état d'esprit particulier est vraiment une réussite. Un grand merci à tous les bénévoles à la hauteur de la
cause qu'il défendent. On reviendra...