Récit des 100 kms de Belvès 2014

Publié le par Patrice

Samedi 26 avril, il fait encore jour. Emu, épuisé mais heureux, je passe la ligne après 12h49mn d'efforts. J'entre dans la confrérie des "Cent-bornards". Gégé, mon ange gardien de cette journée, me rejoint. Merci Gégé, pour ce que tu as fait et surtout pour ce que tu es...

Pourquoi un cent kilomètres?

Je me suis mis à la course à pied en novembre 2010 (mémorable sortie de 20mns avec courbatures pendant quatre jours...). Un an après j'ai fait un marathon puis un autre et un autre, cinq en tout. L'idée d'un cent a germé progressivement au gré des discussions avec les camarades du club de Gigouzac spécialistes de l'ultra et des récits sur le net. J'ai fait les 50kms de Belvès l'an dernier qui ont achevé de me convaincre de me lancer.

Je suis conscient qu'il y a quelque chose d'irrationnel (pour ne pas dire pathologique) dans cette volonté d'aller toujours plus loin dans la recherche de ses limites, dans ce désir de se lancer de nouveaux défis (mais cela coute moins cher qu'une psychothérapie). Et comme disait Jacques Chirac à l'époque de sa splendeur: "se dépasser, la seule course qui ne finit jamais". J'ai toujours eu en vélo ce goût pour les longues distances, cela correspond davantage à mes capacités, il n'y avait pas de raison que le virus ne me pique pas en course à pied.

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Comment je me suis préparé?
Après le marathon de Toulouse fin octobre, j'ai coupé un mois sans course à pied puis j'ai recommencé l'entraînement. 3 à 4 séances par semaines pour 1000kms au compteur avant Belvès. Pas mal de sorties longues à allure 100kms et deux 10 kms, un 20 kms et le marathon de Montauban 3 semaines avant couru à allure 100kms. Sur le plan logistique, j'ai eu la chance d'être accompagné par Gégé comme suiveur. Sa bonne humeur, son empathie, sa gentillesse et son sens du partage en faisaient le profil idéal pour le poste. La semaine précédant la course, je prépare les différents sacs que prendra Gégé sur son vélo (alimentation, boisson, habits de rechange), ce qui fait dire à ma fille que "je fais un peu ma princesse" à être assisté comme cela.

 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Stratégie de course:
Le 100kms est une course à part donc je m'efforce de définir une stratégie adaptée: on court sur le plat et en descente, on marche dès que cela monte trop et on en profite pour boire et manger. On s'arrête aux 24 ravitos, on s'y sert et on mange en marchant pendant une minute en repartant de manière à toujours avancer.
 

L'autre question est celle de la vitesse courue. J'applique la règle des 20% que m'ont indiquée mes camarades de club: il faut que j'arrive à la moitié du parcours avec un temps supérieur de 20% à ma vitesse habituelle. J'avais fait le 50 kms l'an dernier en 4h57, il me faudra donc être à Sarlat en 6heures environ ce qui fait une vitesse courue de 6mn30s par kms. Pour la suite, je prévois 7h pour le retour. J'intègre que je vais courir moins vite et que les deux derniers kms sont en (dure) montée pour rejoindre Belvès. Ces 13heures de course sont un peu artificielles car je suis dans l'inconnu, c'est cependant cohérent avec les temps que réalisent des camarades de club qui ont sensiblement le même niveau que moi. Puis 13heures, cela ferait une arrivée avant la nuit et éviter de finir à la frontale. Je me répète cependant que l'essentiel est de finir, ce qu'il faut éviter à tout prix c'est de partir trop vite et d'exploser comme un popcorn...

Le grand départ...
Le réveil est réglé à 5heures du matin, mais mon horloge biologique me réveille à 4heures !!! Gégé passe me chercher à 5h45 et voguons vers Belvès. Nous arrivons là-bas et faisons les préparatifs. 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Après les clichés d'usage pour immortaliser l' événement, Gégé rejoint le cortège des vélos suiveurs qui partent rejoindre Siorac où nous les rejoindrons au bout de 9 kms de course. Je me positionne sur la grille de départ nous sommes près de 500 inscrits sur le 100kms  et 280 sur le 50kms, les deux courses démarrent ensemble.

Récit des 100 kms de Belvès 2014
Récit des 100 kms de Belvès 2014

Belvès-Sarlat
Le parcours débute par un tour dans Belvès de 2 kms puis c'est la fameuse descente de 1.8 kms (5% de moyenne environ). Je dis fameuse car nous devrons la grimper ce soir pour les deux derniers kms. Le peloton s'étire jusqu'à Siorac. Je multiplie les pauses pipi (9 dans les 50 premiers kms + 3 dans les 50 derniers !!!), une véritable machine, j'y vois malgré tout un bon signe, je m'hydrate convenablement et l'organisme fonctionne bien...

 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

A Siorac, je récupère mon Gégé, frigorifié et nous continuons la balade cette fois en duo. Ma vitesse est conforme aux prévisions. Nous passons Mouzens, Saint-Cyprien, Bézenac, Saint-Vincent de Cosse. Le paysage est magnifique, Gégé mitraille avec son appareil photo les châteaux et les belles demeures qui prolifèrent sur le parcours. 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

On papaute, Gégé me ravitaille régulièrement en boisson, il tient le secrétariat téléphonique, gère les appels de Chris et des enfants, des copains espérois, de Gigi la présidente du club de Gigouzac. Chaque appel me donne davantage la pêche et de motivation pour aller au bout... On s'arrête aux ravitos, je mange régulièrement et Gégé... abondamment. Il distille sa bonne humeur aux nombreux et chaleureux bénévoles qui font de cette course une course à part.
Suit un passage moins agréable sur la grande route, nous sommes doublés malgré tout par le camion de la campagne européenne de Jean-Luc Mélenchon, cette vision de l'idole du peuple me rappelle que cela sera bientôt, dans les kms qui viendront,  le temps de la lutte finale... 
Ceci étant, il n'y a pas que des prolétaires sur cette route:

 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

On arrive ensuite à Beynac puis La Roque Gageac, c'est un régal pour les yeux !!!

Récit des 100 kms de Belvès 2014
Récit des 100 kms de Belvès 2014

A partir de là, je dis à Gégé que les 31 premiers kms d'échauffement sont terminés. On rentre dans le dur, montées et descentes vont se succéder pendant 10kms. Ma stratégie marche/course fonctionne bien. On passe à Vitrac puis au Cingle de Montfort. La pluie qui nous avait épargnés s'invite pendant une bonne heure...

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Au km 41, on arrive sur la piste cyclable en long faux plat montant au milieu des bois. Nous courons un moment avec le plus jeune participant de l'épreuve, Nicolas Constant, un cadurcien (fils d'un célèbre coureur à pied lotois). Nous passons ensemble au marathon en 4h52, pile dans la fourchette prévue.

Récit des 100 kms de Belvès 2014
Récit des 100 kms de Belvès 2014

Cela monte encore à la sortie de la piste et nous arrivons à Sarlat plaine des jeux. Les coureurs du 50 kms en ont fini, nous nous passons à droite. Je salue un couple de camarades du club de Gigouzac venus nous supporter. Je prends quelques minutes pour me changer. Je re-crème mes pieds et découvre trois jolies ampoules. Cela inquiète mon ange gardien mais je le rassure, elles ne me gênent pas. 
Au bout de 5h57 de course, je repars. On est dans les temps prévus. Pour l'instant tout va bien...

Sarlat-Belvès
Pendant que Gégé discute avec son neveu concurrent du 50kms, je repars. La pluie qui avait arrêté depuis près de deux heures repart de plus belle, elle nous accompagnera jusqu'à 17h... Cette sortie de Sarlat est un des passages les plus grimpants du parcours, cela dure jusqu'à Vitrac. La pluie se fait plus dense, mais elle gêne davantage le suiveur que le coureur. Nous repassons à La Roque Gageac, cela fait déjà 62 kms de course.
Je cours moins vite que dans la première partie comme prévu mais je cours toujours. L'estomac fonctionne et les jambes sont toujours là. Nous arrivons à Castelnaud, il y a une boucle vers Pont de Causse psychologiquement difficile puisque nous voyons pendant quelques centaines de mètres les concurrents en avance (puis en retard, dans ce sens c'est beaucoup plus agréable) sur la route au-dessus.
Km 75, cela fait 9h 15 que je cours, les 13h sont faisables. On continue et c'est la terrible côte des Milandes (du château du même nom).
A l'approche du km 80, j'ai un coup de moins bien, je cours toujours mais à faible allure et mon estomac tiraille. Il faut dire que le mélange boisson de l'effort, eau gazeuse, coca, sandwich au pâté, fruits, pain d'épice, Tuc  n'est pas des plus digeste. Je commence à m'inquiéter pour ce qui est de ces treize heures que je me suis mis dans la tête on se demande pourquoi. Gégé le sent et m'inonde d'anecdotes croustillantes (il faut savoir que le Gégé connaît tous les restos que l'on croise sur le parcours).

Récit des 100 kms de Belvès 2014

J'arrive au ravito d'Allas les mines, je me laisse tenter par des chips et miracle cela passe super bien. Mon corps réclame du salé. Je décide donc de sortir l'artillerie lourde que j'avais dans mon sac ravito personnel: la saucisse sèche. Je m'en enfile 5 ou 6 morceaux, j'invoque le philosophe Roger Lemerre ("ce que cerveau veut, le corps exécute), et j'accélère...
Je sais que pour être sûr, il me faut arriver à 12h30 de course au pied de la côte pour pouvoir la monter tranquillement en marchant. Je tiens un rythme relativement soutenu (entre 8 et 9 km/h). Gégé est partagé, il a peur que j'en fasse trop et que je m'affale comme une crêpe. En parlant de crêpes, Gégé ne manque pas de faire honneur à celle du ravito de St Cyprien, km 85, il fera de même avec les "Merveilles" du suivant.
Moi je maintiens l'effort. Je suis au km 90 en 11h31, j'ai 59mn pour faire les 8 kms qui me mènent au pied de l'ascension finale, cela fait du 7mn 30s par km, faisable mais il ne faut pas faiblir. 

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Il ya de longs faux plats jusqu'à Siorac où on repasse la Dordogne. Enfin le km 98, pile à 12h30 de course.

Récit des 100 kms de Belvès 2014

Je peux profiter de la dernière montée faite à marche dynamique. 

Récit des 100 kms de Belvès 2014
Récit des 100 kms de Belvès 2014

Un peu avant le sommet, je me remets à courir et passe la ligne en 12h49. Je suis classé à la 235ème position (Sur 375 classés), il ya eu pas mal d'abandons (une centaine), Les conditions météos ont fait des dégâts ...

L'après-course
La course est terminée, je m'assois pour récupérer. Mon ventre qui a tenu 100kms se venge, j'ai quelques maux de ventre, celui-ci ne supportera pas les virages du retour entre Frayssinet et Rostassac (un prêté pour un rendu). Gégé boit sa soupe, moi c'est mission impossible. Puis, c'est le retour à la maison pour un repos bien mérité...

Voilà un bien long CR, mais c'est vrai qu'il s'en passe des choses en 100kms...

 

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C
Bonjour,<br /> Merci pour ce super récit et bravo pour votre réussite!<br /> En juin prochain, je vais courir mon 10 ème marathon en 9 ans. Les 100 kms me fascinent, je voudrais savoir comment vous l avez couru? De quelle manière avez vous alterné la course et la marche?<br /> Merci d avance<br /> Cordialement <br /> Christophe
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P
Vous pouvez me contacter par email:<br /> patrice.armengol@orange.fr
I
Je suis admirative !!! bel exploit et quelle détermination !! Chapeau bas pour cette belle performance !<br /> Repousser les limites toujours plus loin, je ne sais pas de qui tu tiens ça !<br /> Merci à Gégé, que je ne connais pas, pour l'avoir accompagné, supporté, et motivé dans les moments les plus difficiles.<br /> Une pensée aussi pour Christine, Louisa et Mathias qui t'ont supporté pendant ta préparation !<br /> &quot; ta tante&quot;
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P
Merci Tati !!!!!!!!!!!!!!
M
Bravo pour ta course c'est superbe quant a moi j ai fini en 8h26 à la 5ème place mais de biens longues cotes nous attendaient ca c'est sur encore une fois bravo et bon repos pour la suite...j ai un site MIKA COURIR
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P
Merci Michaël et surtout un grand bravo à toi pour ta performance. Je suis allé voir ton site, sympa et instructif...
N
Salut patrice c'est moi le petit jeune de la course, merci pour la photo et pour ces quelques kms passé en compagnie de lotois! Bravo pour ton chrono, Pour ma part j'ai craqué au 70eme km, mais je me Suis accroché pour finir. J'ai fait les 5 dernier km en 2h.. Je le fini en 13h57' Mais tres bon souvenir quand meme ! A bientot sur une course ;)
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G
A mon tour de te féliciter Nicolas ! Quel courage ! quelle volonté !! Tu réalises ton objectif en allant puiser des ressources au tréfonds de toi-même : chapeau! Quand l'essence commence à manquer et qu'il faut avancer encore et encore..... Je pense que beaucoup d'autres auraient bâché! Mais comme on dit : &quot;Bon sang ne saurait mentir&quot; , je pense qu'à ton âge , avec <br /> tes capacités et les conseils experts du papa, tu vas pouvoir te lancer dans de nombreux défis....J'associe bien sûr ton copain à vélo à mes félicitations.
P
Salut Nicolas,<br /> Ca été un plaisir de faire ta connaissance et de partager ces quelques kilomètres en ta compagnie. Après Sarlat, on ne savait plus si tu étais devant ou derrière nous, Gégé pensait t'avoir aperçu dans la boucle de Castelnaud mais comme les kway étaient de sortie, il avait un doute.<br /> En tout cas je te félicite d'être allé au bout de cette magnifique aventure (il y a eu plus de 100 abandons) à seulement 20 ans (et un mois nous a dit ton père). Dans ce type de distance, les trentenaires sont déjà rares alors des finishers de ton âge il ne doit pas y en avoir eu beaucoup dans l'histoire de Belvès. Si j'ai bien compris, tu n'avais jamais couru de marathon avant, ce fut donc un double baptême samedi, chapeau !!! <br /> Tu as de belles années devant toi et je suivrai avec grand intérêts tes futurs exploits. A très bientôt sur les courses lotoises.
L
Waouh, oh lala, c'est dingue, t'imagines, c'est fou, quel courage, quelle force de volonté, j'en reviens pas, c'est incroyable, quelle performance, il doit plus pouvoir bouger aujourd'hui!<br /> Bref voilà ce que mon mari et moi disions en te lisant!<br /> Mais ce qui est le plus étonnant c'est que quand nous avons fini de lire, j'avais les larmes au yeux et lui était très ému aussi!<br /> Pourquoi, parce que ton CR est plus qu'un CR ordinaire, c'est comme si tu nous permettais de t'accompagner depuis un an et tout au long de ces 100km! <br /> Ton CR est émouvant car on y ressent ta force de volonté, mais surtout ta passion et ton bonheur malgré... parfois ....la douleur!<br /> On court tous après quelque chose, Patrice toi tu cours pour aller toujours plus loin pour sentir encore et toujours plus ton corps qui lutte chaque fois un peu plus et qui avance toujours, tu sens tes muscles qui se contractent et ton souffle t'emmène là où tu aimes être, au delà de toi-même...<br /> Quelle leçon tu nous donnes quel exemple! Je ne veux pas dire que nous devrions tous nous mettre à courir mais que nous devrions tous comme toi aller chercher au fond de nous la force d'aller toujours plus loin car le bonheur il est toujours devant nous malgré la douleur...<br /> Un GRAND BRAVO et un MERCI pour l'émotion que tu viens de partager avec nous !<br /> Et bravo évidemment à Gégé qui a compris il y a bien longtemps que vivre c'est toujours aller de l'avant!!
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P
Que rajouter qui n'ait déjà été dit. encore bravo et franchement de manière tout a fait égoiste, Apres ces intermèdes pedestres je ne peux que souhaiter ton retour sur les cyclos pour y renforcer ma motivation parfois chancelante....bravo et merci à toi
E
revenu d'Athènes plutôt... non ... que le prof ne m'en tienne pas rigueur...
E
récit épique et homérique , performance extraordinaire...et tout cela semble couler tranquillement. c'est comme si le gars était revenu de marathon dire qu'il avait bien fait la commission!!! bravo Patrice...
P
Merci à tous les copains et les copines pour ces multiples messages de soutien avant et pendant la course, de félicitations après la course qu'ils soient par mail, par texto, par l'intermédiaire de ce blog ou de vive voix. J'y retrouve la chaleur et l'humour qui caractérisent notre petite communauté mais aussi beaucoup de sincérité...
Y
Patrice, je t'admire d'avoir accompli ce beau défi que tu t'es lancé. Je savais bien que tu irais au bout et ton récit nous montre que tu avais tout prévu avant et pendant la course;une préparation sérieuse et sans faille, un moral de fer,un compagnon de course de luxe, notre GéGé, qui allait te donner du courage dans les moments difficiles...En voyant les photos, on voit bien que tous les signaux étaient au vert pour toi. Bravo pour ton courage.Ces premiers 100 Km resteront gravés dans ta mémoire de champion.
G
Bravo Patrice, que féliciter à présent : ta maîtrise de l'art du Compte rendu ?....................ou celle de ta recherche des limites si brillamment atteinte ?...............En tout cas, je ne sais pas vous, mais moi, rien que d'y penser, ça me donne des ampoules aux deux pieds !!!! Chapeau collègue !! le corps enseignant te salue bien humblement !!<br /> Quant à notre Gégé, qui t'as si généreusement supporté ( au sens figuré et transitif ), m'est avis que les ampoules, il les a ailleurs........hi!hi! Mais lui aussi mérite la révérence !!
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G
ADMIRATIF ! C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour exprimer mon sentiment à l'arrivée de Patrice après 100 kms de course , dont près de 6h sous la pluie ! Son plan de route préparé avec minutie, avait pour objectif de finir en 13 h : objectif réalisé !! Pile poil dans les fourchettes horaires à chaque ravito (environ tous les 5 kms) passage au point &quot;Marathon&quot; à la minute précise , et arrivé à Sarlat sans aucun soucis. Pendant qu'il repart , j'en profite pour papoter avec mon neveu, &quot;régional de l'étape&quot; converti à la course à pied depuis peu et qui vient de boucler son premier 50, en 4h51 et ce, malgré des crampes handicapantes : Bravo Fabien !<br /> J'ai dû ensuite &quot;m'employer&quot; pour rattraper Patrice qui n'avait pas chômé et qui commençait à manquer d'eau ! Et je n'ai pas été le seul à le rattraper : la pluie aussi ! elle nous avait accompagné pendant deux bonnes heures le matin mais sans véritable gêne, mais là c'était plus soutenu et parti pour durer...<br /> La gestion de l'eau à été pour moi un rôle facile, mais la gestion de l'humidité m'a posé plus de problème. Je profite de ce passage pour m'excuser auprès de la famille de Patrice et de ses nombreux amis qui ont tenté de le joindre tout au long de la course et auxquels je n'ai pas toujours pu répondre. En effet, barres, boisson, casquettes etc , se trouvaient dans mon panier de cintre , ainsi qu'appareil photos et les 2 téléphones qu'il a fallut mettre sous poches plastiques. Du coup la manip devenait malaisée et parfois même je ne trouvais pas le téléphone qui était passé sous les autres affaires, alors je disais à Patrice &quot;ça a sonné dans le panier, il y a quelqu'un qui t'encourage !&quot;<br /> Avec les difficultés du parcours, la pluie, et la fatigue bien légitime le rythme a baissé et la foulée devenait moins souple, moins aérienne, j'ai compris qu'il aurait besoin d'une présence plus psychologique que matérielle. Après le 70° je me tenais donc plus souvent à ses côtés , pour éviter que le doute s'installe et sans le bassiner en permanence ( pas de allez! allez! vas-y !vas-y!) je tentais de lui faire oublier qu'il courait et qu'il restait des kms : facile de sur un vélo ...! Je me demandait comment après toutes heures d'effort, il arrivait encore à mouvoir ses jambes ?(moi qui ne suis pas capable de courir sur 1 km !) Et de lui dire qu'il me faisait penser au lapin Duracuire ( de la célèbre publicité) qui continuait de tambouriner bien longtemps après les autres...imperturbable, Patrice continuait d'avancer , comme dirait Mathieu : &quot;maintenant c'est la guerre, on met les sourires à la poche !!&quot;. <br /> Pour notre approche finale nous avons décidé d'un commun accord de zapper (mentalement) la dernière côte. donc on a fixé l'arrivée au bas de celle-ci....en gardant 1/2 h pour la monter ...cool ( si possible est ! )<br /> Dopé par cette idée je pense, il a même augmenté son allure dans les deux derniers kms !!!<br /> Merci Patrice de m'avoir permis de vivre avec toi ce défi qui peut paraître insensé mais qui démontre comme tu le dis souvent &quot;ce que cerveau veut le corps exécute.<br /> TU L'A FAIS !!!!!!! BRAVO!!
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A
Bravo Patrice, super performance, super CR qui nous plonge littéralement dans ton aventure, quelle volonté surtout avec ces conditions climatiques et cette science de l'effort, et que dire de ce grand monsieur Gégé c'est vrai que tu n'aurais pas pu avoir meilleur porteur d'eau, toi tu comptais les kilomètres et lui te les contais. Encore bravo tu es maintenant 100 bornes et sans limites.
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